courtoisie UNITAR

La réunion « Sécurité Maritime 2024 : Innovations et Partenariats pour l’Avenir » s’est déroulée sur deux jours, les 8 et 9 octobre 2024, à l’invitation du gouvernement du Cap-Vert dans la capitale Praia. Elle se situe dans le cadre d’un processus plus large d’échange d’expériences selon l’Architecture de coopération de Yaoundé. Au fil des ans, le format a mis de plus en plus l’accent sur la recherche de réponses innovantes à ce qui était, il y a quelques années, un point chaud de la piraterie et de l’insécurité maritime. Il est piloté par le G7++Friends du Golfe de Guinée (FoGG). Contexte : selon le Bureau maritime international, le golfe de Guinée a fait face en 2020 à 84 attaques de navires, avec 135 marins enlevés contre rançon. Le golfe de Guinée a connu une augmentation de près de 50 % des enlèvements contre rançon entre 2018 et 2019, et d’environ 10 % entre 2019 et 2020. La région représente un peu plus de 95 % de tous les enlèvements contre rançon en mer. La veille de la réunion proprement dite, les participants du monde entier se sont immédiatement mis en réseau lors de la réception informelle qui s’est tenue à l’hôtel Pestana Tropica, à Praia, au Cap-Vert. C’était la troisième réunion de ce type sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée et en Afrique de l’Ouest à laquelle Mundus maris était invité à faire des présentations constructives. La première de la série s’est tenue en décembre 2022 à Abidjan, Côte d’Ivoire, la suivante a été convoquée un an plus tard à Dakar, au Sénégal.

Carte de l’architecture de coopération de Yaoundé

Notre intervention du deuxième jour au Cap-Vert était intitulée « Communautés côtières et protection de l’environnement ». Elle a été bien accueillie, tout comme les interventions précédentes. Après une brève introduction des principes globaux, la représentante de Mundus maris, la Prof. Stella Williams, Nigeria, a fait un tour d’horizon des activités de l’organisation dans la sous-région. Comme les fois précédentes, elle a souligné l’importance d’investir dans les domaines sociaux et économiques, en particulier pour les femmes et les jeunes, afin qu’ils aient un bon avenir et ne soient pas susceptibles de tomber entre les mains de gangs sans scrupules. Elle a insisté sur la nécessité d’une connaissance de l’océan et de la mise en œuvre des directives relatives à la durabilité de la pêche artisanale, qui constituent des éléments d’une approche centrée sur les droits humains. La stratégie ascendante dans le renforcement des capacités des communautés côtières par Mundus maris et d’autres organisations de la société civile est complémentaire de la responsabilité des gouvernements d’intensifier l’application de la législation existante et des accords internationaux et d’investir dans les services sociaux, comme l’éducation et la santé, pour soutenir le développement économique. Les diapositives sont disponibles ici. L’autre ONG invitée était l’Association ghanéenne des propriétaires de canoës et d’engins de pêche, représentée par Nana Kweigyah, dont l’intervention était intitulée « Renforcer les partenariats avec les communautés côtières ». Il a donné des informations concrètes sur ce qu’ils font pour alléger la pression sur la flotte artisanale qui souffre cruellement de la pénurie de ressources due à la pêche industrielle légale et illégale dans les zones normalement réservées aux pêcheurs artisanaux.

Stella Williams de Mundus maris (à gauche) et Mme Olotu, directrice juste retraitée de l’autorité portuaire d’Apapa Lagos après avoir été directrice de l’autorité portuaire de Calabar.

Les deux ONGs ont fait forte impression sur les plus de 140 participants et notre présence en tant que les deux (2) seules ONGs parmi celles travaillant avec les communautés de pêcheurs côtiers a fait comprendre aux équipes de sécurité maritime la nécessité de travailler en partenariat avec les organisations de la société civile et les communautés côtières directement afin de faire progresser la sécurité et la protection des personnes dans l’espace maritime sous leur commandement. La réunion a bénéficié du soutien financier de la Commission européenne par l’intermédiaire du Centre Atlantique, de l’Organisation maritime internationale (OMI), de l’UNITAR et du gouvernement allemand. L’OMI a couvert les frais de voyage des deux organisations de la société civile du Nigéria et du Ghana respectivement. Le gouvernement allemand a pris en charge le reste des dépenses de nombreux invités à la réunion.

Traduction française de Christiane van Beveren