Vernissage sur invitation de la Commissaire européenne chargée des Affaires maritimes, Maria Damanaki
Bruxelles, Berlaymont, le 21 octobre 2013.
Fishlove est l’idée originale de Nicholas Röhl, propriétaire d’un restaurant de sushi au Royaume-Uni, préoccupé par l’avenir de son entreprise. En 2009, il était déjà inquiet de l’ampleur de la surpêche et était à la recherche de moyens pour l’arrêter. Comme les bébés poissons ne sont pas naturellement aussi mignons que les bébés mammifères, il se demandait comment faire pour avoir des gens plus engagés émotionnellement. C’est à ce moment qu’il s’est inspiré de la campagne contre les manteaux en fourrure. L’idée étant de créer une intimité entre la peau humaine et les poissons et autres créatures marines. En contactant des photographes et artistes célèbres à l’écran, il voulait choquer avec l’idée d’une peau de poisson gluante sur l’homme nu. Et ils ont alors choqué. La première photo a défrayé la chronique des médias et depuis, plus de photographes et environ 50 acteurs, metteurs en scène et autres artistes – et bien sûr, de nombreuses espèces de poissons, crustacés et céphalopodes – se sont engagés dans le projet pour montrer comment les humains se soucient de la vie marine.
Le Membre de la Commission européenne Maria Damanaki a ouvert le vernissage de l’exposition de photos « Fishlove » au premier étage du bâtiment Berlaymont, exprimant son appréciation pour l’effort inhabituel de soutient du processus de la réforme, en cours, de la politique commune de la pêche.
Elle comprend très bien qu’en plus des faits, qui sont clairs aux yeux de tout le monde, les émotions et les valeurs les plus profondes des gens doivent être atteintes pour que les choses changent. Protéger le poisson plus efficacement permet également un avenir pour la pêche qui, autrement, tirerait à sa fin.
Des captures de la mer du Nord se sont déjà effondrées d’un sommet de 3,5 millions de tonnes en 1995 à moins de 1,5 millions de tonnes en 2007. Il y a donc des signes d’une timide reprise, mais il est beaucoup trop tôt pour se détendre. Comme plusieurs orateurs l’ont souligné, les yeux sont rivés sur le Parlement européen pour empêcher le vote de subventions inutiles qui pourraient annuler les gains de protection.
Greta Scacchi a très bien expliqué comment elle s’était impliquée dans le concept de Fishlove et comment elle a milité auprès de ses amis pour qu’ils en fassent de même. Elle dit avoir trouvé insupportable d’accepter qu’en moins d’une génération, de nombreuses espèces de poissons et autres créatures marines sont devenus beaucoup moins abondants et menacés. Elle a fait l’écho des préoccupations de Nicholas Röhl selon lesquelles, la prochaine génération pourrait ne pas les voir ni les manger. Elle a invité les présents au vernissage, à être en faveur du projet et à protéger le poisson pour un avenir plus sain.
Enfin, Emmanuel de Brantes, galeriste spécialisé dans l’art urbain et commentateur érudit de la vie culturelle française, a rappelé l’importance du projet et la nécessité de se reconnecter au poisson, à la mer et à la terre entière.
L’auditoire suivait les contributions avec attention, tout au long de l’exposition.
A l’affichage, il y avait des images, entre autres, de Kenzo, Lizzy Jagger, Michael Gambon, Mélanie Laurant, Caroline Ducey et d’autres. Les réflexes sur les cadres en verre ont un petit peu empêché l’appréciation esthétique des portraits de Rankin et d’Alan Gelati.
Les poses de certaines des femmes nues peuvent « choquer » les féministes, mais la photo artistique de l’homme étreignant le poisson va au-delà du choc prévu. Le côté artistique des photos rend les créatures adorables et fait penser à la connectivité dans la nature. Seriez-vous également soucieux?
Concrétisons les mesures de protection en suivant les émotions dures évoquées par les images de sorte que l’objectif initial soit atteint. C’est formidable de voir autant de personnalités publiques engagées pour l’avenir du poisson.
Cornelia E Nauen